Expo peintures et tissages. La rencontre de l’artiste avec l’ouvrage de Goethe – Le Traité des Couleurs – a été pour elle un événement propice à l’évolution de son travail. Cette vision de la création en tant qu’unité indissociable où l’homme est pleinement participant, résonnait avec sa sensibilité.

Goethe a observé que les couleurs physiologiques ont autant d’importance que les couleurs objectives. L’oeil qui reçoit la sensation colorée de l’extérieur est aussi capable de la perfectionner, car l’organe visuel demande toujours la totalité qui dans la nature n’existe pas.

Le cercle chromatique en tant que totalité de la sensation colorée n’est pas un phénomène seulement objectif mais aussi une réalité subjective dans le sens où l’œil est capable, de ses propres facultés, de produire la couleur manquante par son besoin inné de complétude. Ce qui implique également que, pour exister, la couleur a besoin à la fois, de lumière et d’obscurité – une pénombre.

Ayant vécu 15 ans en Australie, l’artiste a baigné dans ces couleurs où leur point de densité et de force se révèlent au lever et au coucher du jour. Ces souvenirs des Antipodes ne cessent de nourrir son imaginaire. C’est pourquoi elle travaille les couleurs en recherchant leur pénombre, créant ainsi un espace «acoustique» par la variation des gris, ce qui ouvre à une richesse chromatique infini. A ce moment là, la sensation colorée entre dans cette dialectique qui tisse le monde «en soi» en un monde «pour nous».