Le mezcal, une boisson rituelle présente à chaque instant de la vie, de la naissance à la mort, auprès des communautés d’Oaxaca notamment ; c’est l’élixir principal pour tuer les peines et célébrer les joies depuis l’antiquité.

“ Para todo mal mezcal y para todo bien también. Y si no hay remedio, pues litro y medio” « Pour tous les mauvais moments il y a du mezcal, pour les bons aussi. Et s’il n’y a aucun remède il en faut un litre et demi » disent les habitants de l’état de Oaxaca au Mexique pour montrer l’importance de la boisson auprès d’eux.

On attribue au mezcal des pouvoirs curatifs ; mais il accompagne également la joie et vient apaiser les tristesses. On le sert généreusement pour les fêtes, l’arrivée d’un nouveau né, lors de mariages ou de manière plus discrète pour consoler le départ d’un être cher.

Ainsi, on ne va pas simplement dans une mezcalería pour en boire un verre, il y a une portée plus profonde et symbolique. C’est une pratique ancestrale qui apparaît en même temps qu’une autre manière d’interpréter le monde, dans un autre contexte social et avec d’autres valeurs.

Il est tout autant ancestral que contemporain, il est à la fois imprégné d’odeurs, mémoires et saveurs d’un autre temps mais aussi quasiment parfait : « Y a-t-il quelque chose de meilleur que boire le passé et trinquer au futur ? »
C’est de là qu’est née l’importance du projet de cette exposition ¨Mezcalomaquia¨ qui propose à travers une série picturale de 12 mélanges sur papier une narration visuelle sur le thème du mezcal.

Celui-ci n’étant pas seulement une boisson traditionnelle sinon un témoignage implicite d’une grande tradition dans son élaboration même et dans une réflexion personnelle. Les paysans patientent huit années pour voir le fruit de leur travail, cette attente s’enveloppe des mythes et légendes, des démons et dieux des différentes régions de Oaxaca et des siècles lointains.

Au fil du temps le mezcal a pu acquérir une importance non seulement dans l’environnement local comme une boisson spirituelle liée à son peuple et l’art a pu favoriser une possibilité plastique de ce thème social mais aussi auprès des différentes populations le mezcal a au fur et à mesure pu être un rêve, une recherche et finalement un temps de rencontre.

Mezcalomaquia est né de l’idée d’avorter ce thème à travers la peinture, un thème qui fait partie de l’identité de Oaxaca, au niveau national et international. Il appelle à des images mêlant l’ironie, les rêveries, le sacré ou encore les mythes laissant le spectateur créer un dialogue avec ces différentes images.