Mercado Popular

Santa Cruz de la Sierra, ville à l’est de la Bolivie, a connu ces dernières décennies une croissance spectaculaire. Le village originel, fait de rues étroites et de petites maisons, a laissé place à une ville où de larges avenues séparent les gratte-ciels et où se côtoient plus d’un million d’habitants. Dans cette ville moderne y demeure toutefois, malgré les centres commerciaux à l’américaine, les marchés populaires traditionnels
qui ne désemplissent pas.

Ces marchés, dispersés dans toute la ville, constituent le cœur de l’approvisionnement en nourriture mais on y trouve également toute sorte de produits destinés à la population. C’est là-bas que se fournissent à la fois les supermarchés et les consommateurs en produits frais produits localement. On peut y acheter pour sa propre consommation ou en gros.

Le marché Mutualista qu’a choisi de photographier l’artiste est un des principaux de la ville et se situe à trois kilomètres de la place centrale. Dans ce marché comme dans tous les autres, le mouvement y est intense, les allées et venues des passants, vendeurs ambulants et malfrats formant une danse chaotique au rythme des cris des marchands et de la musique ambiante. L’odeur des plats préparés attire le midi les travailleurs
épuisés par leur matinée de labeur. Si les voitures, les bus et les camions défilent à un rythme effréné, on trouve pourtant toujours le temps pour causer ou pour faire une petite sieste quelque part.

Le marché populaire est le thermomètre de la situation politique et économique du pays. Il représente la vie quotidienne des habitants et constitue le marqueur de l’identité locale. C’est un lieu où converge le désir des consommateurs et des commerçants de créer quelque chose, un lien qui va bien au-delà du seul échange pécuniaire.